Les étapes de réalisation d’une image 3D d’architecture.
Si vous voulez savoir comment on passe d’un plan d’architecte en 2D à une modélisation 3D, suivez moi et appréciez le processus captivant de l’infographie 3D pour l’architecture…
Voici donc les étapes indispensables à la création d’une belle image de synthèse en 3D:
Étape 1 – Le contact avec le client
C’est une étape capitale. Il faut établir les souhaits réels du client. Comment seront utilisées les images, sur quel type de support seront-elles exposées, s’agit-il d’une vidéo, de quelle durée…? Plus les échanges de questions et réponses seront claires et explicites, plus la proposition le sera.
Le but du client est peut-être de permettre la vente avec l’assistance d’un rendu magnifique qui captive l’attention et encourage les éventuels clients à prendre contact pour plus de d’indication ou mieux… pour acquérir. Nos clients architectes peuvent suivre des étapes de la réalisation de l’image pour améliorer le projet: voir la volumétrie et les détails, observer l’ensoleillement de l’édifice en situation, tester l’apparence de divers matériaux, etc. Ces images de travail sont aussi un mode pour communiquer très efficacement avec le client, les pouvoirs publics, les riverains et toutes les parties prenantes du projet immobilier résidentiel ou tertiaire.
Étape 2 – L’estimation et l’offre de prix
Avec les informations données par le client, je calcule le temps de travail pour la création de l’infographie 3D et du compositing 2D. S’il s’agit d’animations vidéo, je calcule aussi le temps de rendu machine des images. Les animations nécessitent 24 images par seconde pour un affichage fluide. Une image est calculée en quelques minutes ou heures en fonction de la résolution et de la complexité du projet immobilier résidentiel ou tertiaire. L’estimation doit prendre en compte les tests de l’éclairage, des matériaux et des modifications de la modélisation 3D.
Le devis est établi en multipliant le nombre d’heures infographiste et éventuellement machine estimées par leurs taux horaires. D’autres frais peuvent s’ajouter par les contraintes du projet immobilier.
Étape 3 – La signature du devis
Si le devis est conforme aux demandes et au budget du client, il est signé pour accord par le client et la prestation peut débuter.
Étape 4 – Analyse des documents nécessaires à la création de la modélisation 3D
Des fichiers CAO au format DWG (Autocad) sont souvent fournis pour permettre la création d’un projet de modélisation 3D d’architecture. Ce format est exportable par la plupart des logiciels de CAO actuels. Plus rarement, nous recueillons des plans cotés sur papier ou des tracés à l’échelle. Nous pouvons aussi avoir directement une maquette 3D réalisée avec des logiciels comme Sketchup, AllPlan ou ArchiCAD.
Étape 5 – Esquisse 3D des volumes, étude du cadrage et amorce de l’éclairage
La modélisation 3D du bâtiment est réalisée principalement avec Blender. Quelques parties complexes comme l’architecture organique sont modélisées avec d’autres logiciels.
On cherche ensuite les points de vue les plus intéressants, qui servent le mieux l’histoire que l’on veux mettre en scène. On pourra ensuite modéliser certaines zones plus exactement, surtout quand elles sont proches de la caméra.
Puis vient l’éclairage de la scène architecturale. Les types d’éclairage et leur position sont choisis en accord avec le cadrage des caméras. On veille ainsi a bien mettre les volumes en valeur. Les ombres apportent du réalisme à la scène, elles renforcent aussi l’éclairage de certaines zones. On peut déterminer la position réelle du futur bâtiment par rapport au soleil très facilement pour n’importe quelle période de l’année et de la journée et ainsi choisir le meilleur éclairage. Ces petits détails confortent souvent le client architecte dans ses choix.
Envoi d’un état d’avancement au client et corrections éventuelles suite à ses observations.
Ce point d’avancement est important pour rassurer le client ainsi qu’il souscrive entièrement dans la démarche. De plus, il procure au client des modélisations de travail pour lui permettre de discuter plus aisément avec toutes les parties prenantes du projet d’architecture.
Étape 6 – Retouche de la scène 3D et ajout des détails
En fonction de la position caméra choisie, des zones du projet seront modélisés avec plus de détail. Ce sera le cas des éléments notables, des zones mettant en valeur le style de l’architecte de projet et des éléments situés au premier plan.
L’ajout des détails est l’un des éléments les plus long de la modélisation. La maquette 3D devient alors plus subtile. A ce moment, les changements profonds du projet demandent beaucoup de temps et parfois il est plus rapide de refaire une partie du bâtiment plutôt que d’essayer de la transformer. On effectue donc toutes les modifications des volumes lors de l’étape précédente.
Envoi d’un état d’avancement au client et corrections éventuelles suite à ses observations.
Étape 7 – Création, ajustement et mapping des textures – Retouche de l’éclairage
Même si on peut créer une belle modélisation sans texture ni couleur, une scène avec un mauvais éclairage ne sera jamais spectaculaire. La démarche d’application des textures et matériaux sur les objets et faces de l’architecture est très lié à l’éclairage du projet immobilier. Une simple duplication de matériau dans un autre projet n’est pas souhaitable en l’état.
En modélisation 3D, chaque matière est déterminée par de nombreux éléments: couleur ambiante, diffuse et spéculaire, texture, transparence. Le but recherché est de représenter le mieux possible l’aspect de la matière réelle dans le projet immobilier.
L’éclairage du projet est particulièrement difficile mais au combien passionnant dans la modélisation 3D. La plupart du temps la position, la couleur et l’intensité du soleil sont reproduit. Et un environnement HDRI permet de donner la tonalité et l’étendue des couleur à l’ensemble de la scène. Le cas des scènes de nuit est très difficile, les sources lumineuses sont multiples et beaucoup plus petites (lampes, éclairage municipal). Ces sources interagissent entre elles sur les diverses surfaces et produisent beaucoup de « fireflies », ces petits pixels mal calculés qui viennent polluer l’image. Il faut donc calculer plus longtemps les rendus. En moyenne une scène de nuit demande 5 à 6 fois plus temps de calcul qu’une scène de jour, on arrive rapidement à de nombreuses heures pour une belle image.
Envoi d’un état d’avancement au client et corrections éventuelles suite à ses observations.
Étape 8 – Peuplement de la scène, personnages, végétation
C’est la partie que je préfère dans la composition d’une scène, l’une des plus périlleuse aussi. Le peuplement par des objets, des personnages, des véhicules et surtout de la végétation. Tous ces éléments doivent servir le bâtiment architectural, sans en prendre le dessus. Et pourtant ce sont eux qui vont rendre l’image crédible, lui donner le réalisme que le client attend. Forcement ces objets et particulièrement les arbres, les plantes et la végétation alourdissent de façon considérable les temps de calcul de la scène complète. On double ou triple rapidement les temps de calculs. On peut utiliser diverses astuces pour arriver à nos fins comme les instances d’objets, mais c’est vraiment la multiplication d’objets différents qui alourdi la scène.
Exercice difficile mais tellement captivant.
Étape 9 – Calcul de la modélisation 3D en haute définition
La résolution de l’image de synthèse (en pixels) est définie par rapport à l’utilisation qui sera faite du rendu. Une modélisation exclusivement prévue pour être mise sur un site web pourra être d’une assez basse résolution. Une image 3D qui va s’étaler sur un panneau d’affichage immobilier de 4 mètres sur 3 demandera une résolution très supérieure, particulièrement si l’image sera observée de près.
Lors du rendu final, il est possible de réaliser distinctement le calcul les diverses « passes » de l’image de synthèse: couleurs diffuses, ombres, réflexions, etc. Cela permet de retoucher parfaitement l’image lors du compositing final. Je calcule souvent la couche alpha qui permet de fractionner le modèle 3D et son fond. Cela peut servir à modifier rapidement le ciel ou l’environnement HDRI d’une image de synthèse.
Note: une fois la modélisation 3D effectuée, avec ses textures et éclairages, le calcul d’images complémentaires ne représente qu’un faible coût. On peut donc facilement avoir des points de vue qui représentent toutes les perspectives du projet architectural.
Envoi d’un état d’avancement au client et corrections éventuelles suite à ses observations.
Étape 10 – Retouche du rendu 3D et compositing final
Les défauts non détectées lors du processus de création peuvent être corrigés en retouche d’image avec Photoshop. Ce n’est quasiment jamais le cas, c’est souvent plus rapide d’effectuer les modifications dans le modèle 3D. On peut aussi ajuster la luminosité et les contrastes, la colorimétrie du rendu pour l’arranger à une photo du site existant pour les intégrations dans le lieu réel. Là encore le logiciel Blender permet de faire du compositing lors du calcul de l’image 3D.
Le compositing permet de faire varier les ombres ou les réflexions, changer la couleur d’un élément particulier. Mais c’est surtout pour les effets spéciaux qu’il est utilisé, l’effet de vignette, des aberrations chromatiques de l’objectif de caméra (lens-flare). La dynamisation et l’équilibrage de la scène se font dans la phase de compositing. Le compositing est la phase qui change une belle image en une image admirable et qui marquera les esprits !
Envoi d’un état d’avancement au client et corrections éventuelles suite à ses observations.
Étape 11 – Livraison de l’image finale au client ou à son imprimeur
Quand le rendu final est accepté par le client, elle peut être livrée par e-mail si sa taille n’est pas trop importante. Au delà de 3 ou 4 Mo, nous mettons à disposition un lien vers un serveur sécurisé. Le client peut télécharger des gros fichiers de centaines de Mo. Les images peuvent aussi être réduite en taille et améliorées pour la présentation sur un site internet.
Étape 12 – Sauvegarde de tous les fichiers et documents du projet
Une sauvegarde des données du projet est effectuée, dans l’hypothèse d’une modification ou transformation du bâtiment, même des années plus tard. Plutôt que de réinventer la roue, il est plus simple, rapide et moins cher de réutiliser les anciens projets et de les remettre au gout du jour. Pour se prémunir d’une perte de données informatiques, deux disques dur se copient l’un et l’autre en permanence et une sauvegarde quotidienne est faite sur un serveur de notre réseau.
Un petit rapport de la prestation effectuée est joint au dossier, afin d’apprendre des erreurs éventuelles et d’optimiser notre travail, avec l’objectif de satisfaire au mieux nos clients.
Étape 13 – Facturation du projet
Enfin la récompense des journées travail, mais aussi des nuits parfois.
Étape 14 – Repos… si le temps m’est donné
Les architectes ou les agences de communication ne nous contactent pas tous les jours pour une prestation de modélisation 3D architecturale. C’est donc le temps de la famille, le temps de peaufiner les techniques d’infographie, d’optimiser son flux de travail, de mettre à jour le site internet. Par contre ils vont nous contacter tous en même temps, le même jour, une nouvelle vague de commandes de travail va déferler.
Confucius nous a indiqué:
«Choisis un travail que tu aimes et tu n’auras jamais à travailler un seul jour de ta vie»
Conclusion
Cet article sur l’infographie 3D d’immobilier et d’architecture touche à sa fin. Si vos questions n’ont pas trouvé de réponse sur cette page, laissez-moi un message et je me ferai un plaisir de vous répondre.